5. Agroforesterie


Principe


L’agroforesterie désigne les pratiques associant arbres, cultures et-ou animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ.
Elle peut prendre des formes variées comprenant les systèmes agro-sylvicoles et sylvo-pastoraux : un alignement de noyers dans un champ de céréales ; culture de légumes ou de café sous un couvert arboré ; l’entretien de haies arbustives régulièrement espacées dans un champ ; la transformation d’un jardin potager en jardin-forêt ; un champ entouré de haies pour former un bocage ; un pâturage d’animaux dans un pré-bois. Son étymologie, agriculture et forêt, ne rend que partiellement compte de la réalité de l’agroforesterie : la « culture mêlée de forêt » n’est qu’un cas parmi d’autres, et pas le plus fréquent.
Cette pratique ancestrale est aujourd’hui mise en avant car elle permet une meilleure utilisation des ressources, une plus grande diversité biologique et la création d’un micro-climat favorable à l’augmentation des rendements.
En Europe, certains systèmes se sont maintenus : parcours semi-forestiers pour les animaux, pré-vergers, bocages, cultures intercalaires en vergers fruitiers, truffiers, noyerais, vigne... Certains sont à reconstruire, d'autres à inventer, avec les dynamiques de réseaux autour de la conservation des sols (techniques culturales simplifiées, semis directs…).

Intérêts


Bien menée, l’agroforesterie permet d’améliorer la fertilité du sol, sa texture et structure. La biomasse des arbres, riche en lignine, contribue à former un humus stable et fertile - litière aérienne et souterraine- et ses racines profondes permettent d’aller chercher loin les nutriments afin de les remonter à la surface. Elle permet également une meilleure utilisation des ressources du milieu et notamment de l’eau. L’arbre est un amortisseur climatique. En puisant et transpirant de l’eau depuis les couches profondes, il rafraîchit l’atmosphère en été, tandis que sa présence limite l’effet du vent et du sol, responsables d’importantes pertes d’eau par évaporation.
La pérennité des arbres permet de stocker du carbone, de favoriser la vie : les racines offrent une niche de choix pour héberger la vie du sol et limitent le gel hivernal et de lutter contre l’érosion.
Cette pratique permet de diversifier les activités économiques et de créer de nouvelles ressources : fruits, fourrage, litières, paillage, bois-énergie,…

Points de vigilances


La transition vers un système agroforestier est assez technique et doit se réfléchir sur le long terme. L’implantation et l’entretien des arbres et des haies augmente la charge de travail et exige un matériel spécifique. L’investissement de départ est conséquent et dans la plupart des cas le retour sur investissement est long (plusieurs années).
Une baisse de rendement est possible sur les cultures associées, notamment si une compétition pour l’eau, la lumière et les nutriments s’instaure entre l’arbre et la culture. Il est important de prévoir sur le long terme pour que ni l’un ni l’autre ne manque de ces éléments.

Mise en pratique


La technique :

Regards d’agriculteurs :

- La ferme du boulidou, agroforesterie et maraichage (video) :


- Ferme du lopin agroforesterie et maraichage (vidéo):


- Élever des volailles sous les arbres, projet Casdar par AGROOF (vidéo):



Livret agroeco