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2.1 Les auxiliaires


Un auxiliaire de culture est donc un être vivant qui détruit les ravageurs ou atténue leurs effets.

Il s'agit souvent d'animaux consommant les ennemis des cultures (insectes comme les coccinelles, les carabes, des araignées, des vers, certains oiseaux, des chauves-souris...) ; mais on trouve aussi des parasites ou des micro-organismes (bactéries, champignons...) provoquant des maladies au sein des populations de ravageurs.

Ce sont enfin des insectes pollinisateurs, responsables de la fécondation d'un grand nombre de plantes cultivées.

Source : DicoAgroecologie

mesange
Lien vers: http://www.terrevivante.org/64-la

Les vertébrés

Ils ont des régimes variés : la plupart des rapaces se nourrissent essentiellement de petits rongeurs alors que les passereaux, comme les fauvettes, roitelets ou rouge-queues, se nourrissent de pucerons, araignées, chenilles, cochenilles, charançons, pyralesâ?¦
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L'implantation de haies et de zones fleuries leur permettront de trouver des endroits pour nicher et se reproduire.


  • Les reptiles et les amphibiens :
Ils se nourrissent d'insectes.
crapaud
Lien vers: http://www.terrevivante.org/64-la
hrisson
Lien vers: http://www.terrevivante.org/64-la

  • Les mammifères :
Les hérissons se nourrissent de limaces, d'escargots, d'œufs et de larves d'insectes ravageurs. Les chauves-souris sont exclusivement insectivores (papillons divers, mouches, pucerons ailés, hannetonsâ?¦) et peuvent dévorer jusqu'à 3000 insectes par nuit (ex : pipistrelle) ! Les renards se nourrissent essentiellement de petits rongeurs (6 à 10 000 par an), de fruits, de reptiles et d'insectes.
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Favoriser la présence des adultes par des zones fleuries et des haies.


Les invertébrés

  • Les acariens & arachnides :
Les acariens dévorent certains ravageurs.

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Favoriser leur présence par des zones fleuries et des haies, des tas de pierres, du bois mort, des paillis, des vieux nichoirs et en conservant des espaces enherbés en bord de parcelles, sous les haies ou une partie de prairie non fauchée

  • Les insectes prédateurs & pollinisateurs :
Les perce-oreilles, les carabes, les coccinelles, et bien d'autres coléoptères, diptères ou certains hétéroptères dévorent de nombreux ravageurs.

Les insectes, abeilles, bourdons, papillons ou syrphes assurent la pollinisation en butinant les fleurs des plantes cultivées. Ils sont aussi considérés comme des auxiliaires, bien qu'ils n'interviennent pas dans les mécanismes de régulation des populations de ravageurs des cultures.

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Favoriser leur présence en implantant des haies diversifiées autours des parcelles et des plantes à floraison précoces pour nourrir les adultes et des plantes à floraison tardives pour passer l'hiver. Laisser des débris végétaux et minéraux, de la mousse... en place.


  • Les insectes parasitoïdes :
Les insectes parasitoïdes (famille des guêpes ou des mouches) ont besoin d'un insecte hôte pour se développer lors de leur stade larvaire. Pendant leur développement les larves vont se nourrir de l'hôte sans le tuer, puis une fois leur
développement terminé elles tueront l'hôte pour en sortir.
Une grande partie des ravageurs des cultures peuvent être parasités (pucerons, cicadelles, chenilles divers, méligèthes, altises, charançonsâ?¦)

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Favoriser la présence des adultes par des zones fleuries et des haies.
tableauaux
Lien vers: http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/documents/pdf/aa103_p12-21_cle0f8eaf.pdf
Dossier auxiliaires - ALTER AGRI

Les micro-organismes (champignons, virus, bactéries, protozoaires...)

  • Les nématodes :
Ces vers microscopiques, dont certains naturellement présents dans le sol, sont parasites des larves de Coléoptères et de Lépidoptères.
  • Les bactéries :
Les bactéries, et notamment Bacillus thuringiensis, sont efficaces contre différentes espèces de Lépidoptères.
  • Les virus :
Des virus spécifiques, dont le Virus de la Polyédrose nucléaire pour lutter contre les chenilles de Noctuelle du chou, peuvent aussi être utilisés.

2. Quels sont les prédateurs naturels ?


Un auxiliaire de culture (ou prédateur naturel) est un être vivant qui détruit les ravageurs ou atténue leurs effets.

Il existe trois genres de prédateurs naturels (ou auxiliaire) aux insectes nuisibles : les prédateurs d'insectes, les parasites et les maladies favorisant les micro organismes comme les virus et les champignons.
  • Les principaux prédateurs sont les araignées, les coccinelles, les guêpes, les mantes, les libellules mais aussi certains oiseaux et reptiles. Chaque prédateur se nourrit de centaines, voire de milliers d'insectes au cours de sa vie. Ces prédateurs ne causent aucun dommage aux cultures.
  • Concernant les parasites d'insectes, la plupart sont d'autres insectes qui pondent leurs œufs à l'intérieur des œufs ou du corps d'insectes vivants ou d'animaux appelés « hôtes ». Le parasite se nourrit de l'hôte durant sa croissance, puis le tue. Cette technique est plus lente mais efficace.
  • Enfin, certains virus et champignons sont vecteurs de maladies qui affectent les insectes et les éliminent. Comme la maladie se propage au sein des insectes, il est possible d'éliminer rapidement des populations entières.
La majorité des espèces d'insectes nous sont bénéfiques en jouant bon nombre de rôles écologiques.
Moins de 1 % d'entre eux sont nuisibles !

Ils représentent la nourriture principale d'un grand nombre d'espèces d'oiseaux et de reptiles, et la pollinisation de plusieurs espèces de plantes dépend d'eux?
Quand on vous dit que la nature est bien faite !

SOURCE : Consoglobe, 2009

1.5. Accueillantes pour les animaux :

Les plantes sont consommées par de très nombreux insectes phytophages. Beaucoup de plantes cultivées et sauvages jouent donc un rôle de plantes relais. Elles nourrissent ces insectes phytophages qui attirent et nourrissent à leur tour de nombreux auxiliaires (micro organismes, insectes, oiseaux, mammifères...) qui consommeront également les ravageurs des plantes cultivées.

Amis ou ennemis ?
Parmi les insectes, très nombreux dans la nature, la diversité des espèces et très importante ! Seul un faible nombre d'espèce causent des problèmes aux cultures. Malheureusement leur effectif peut être vraiment important et donc causer d'important dégât !

La majorité des espèces d'insectes nous sont bénéfiques en jouant bon nombre de rôles écologiques.

Moins de 1 % d'entre eux sont nuisibles !

1. Pourquoi et comment avoir recours à la lutte biologique ?


Outre le fait que les insectes auxiliaires sont naturellement présents dans l'écosystème, la lutte biologique n'implique l'utilisation d'aucune substance chimique (diminution des risques de pollution & des coûts des intrants chimiques, amélioration des conditions de travail). Ainsi, le risque zéro de surdosage ou d'empoisonnement est évitée.

De plus, cette solution est généralement spécifique à un parasite, elle ne détruit donc pas l'ensemble de la faune ! Et elle permet de lutter contre des ravageurs résistants ou exotiques.

Pour réussir sa lutte bio :


  • Il faut n'avoir recours à l'auxiliaire que si le ravageur est en quantité suffisante.
  • Il vaut mieux ne pas avoir utilisé de pesticide quelconque depuis au moins 2 mois, et ne plus utiliser de purin d'ortie ni de décoctions une fois le prédateur introduit dans le jardin.
  • Il vaut mieux utiliser les prédateurs adaptés aux ravageurs, dans des conditions climatiques qui leur correspondent.
  • Il est également possible de favoriser la présence des insectes auxiliaires en plantant des végétaux appropriés, notamment des plantes mellifères pour les abeilles et les papillons. Achetez au besoin des insectes auxiliaires comme les larves de coccinelles indigènes contre les pucerons. L'installation d'une ruche peut favoriser la pollinisation et augmenter les récoltes de fruits.

Ainsi, on peut soit favoriser naturellement les prédateurs (diversité végétale, arrêt des produits chimiques...) et chercher à atteindre un équilibre naturel du milieu ou alors miser sur une intervention plus spécifique. Voici, d'autres méthodes de lutte biologique :

  • La lutte "autocide" : on fait appel à des mâles stériles qui, lâchés en grand nombre, concurrencent les mâles sauvages et limitent très fortement la descendance des femelles. Cette méthode est bien adaptée aux cultures sous serre.

  • Les médiateurs chimiques ou pièges à phéromone : on utilise alors des phéromones (hormone sexuelle) pour attirer les mâles dans des pièges ou tout simplement les désorienter par confusion. L'utilisation de ces méthodes est encore limitée à cause des difficultés techniques qu'elle rencontre : identifier les auxiliaires utiles, spécifiques du nuisible, puis en assurer une production en masse pour une mise en œuvre à grande échelle.

  • L'usage de parasitoïdes : effectuer des lâcher d'insectes parasitoïdes. Les principaux utilisés en lutte bio sont les hyménoptères. Ces micro-guêpes pondent à l'intérieur des pucerons. La larve de ses micro-guêpes va alors se développer dans le corps du puceron et entrainer sa mort lors de son éclosion.

  • L'utilisation de nématodes parasites : un nématode est un ver rond (opposé à ver plat) microscopique. Certains d'entre-eux sont parasites de champignons pathogènes (pourridié des arbres) - l'inverse ayant lieu aussi. Mais ce sont les arthropodes (insectes, arachnides) ravageurs qui sont les plus combattus par ce moyen.

  • L'utilisation de micro organismes : par cette technique, la lutte contre les ravageurs de cultures s'apparente à une guerre bactériologique, élargie à l'usage de n'importe quel micro organisme (bactéries, virus, champignons et protozoaires pathogènes aux insectes = entomopathogènes), pourvu qu'il soit efficace et sans danger pour l'environnement.

  • Les méthodes préventives : mettre en place des nichoirs, privilégier des végétaux au contexte pédoclimatique local, adapter ses pratiques, favoriser la diversité biologique (plantes mellifères...)...





Les techniques de lutte biologique, AgriBio06, https://www.dailymotion.com/embed/video/xskj85

Enfin, la lutte biologique est bienfaisante pour la terre et de bien des manières ! Et c'est notamment grâce aux plantes favorisées, conservées, sélectionnées ou même plantées que ces actions sont possibles.
Il est donc possible de penser encore plus largement le système en ayant comme principe :

"une plante saine = un corps sain"

L'idée est que plus une plante est en bonne santé (bien nourrie, évoluant dans un sol équilibré et vivant...), plus cette dernière sera capable de faire face à de potentiels "agresseurs" (ravageurs...).

Les plantes et leurs effets positifs sur elles-mêmes et sur leur environnement :



Toutes ces démarches reposent donc sur l'environnement du végétal (luminosité, température, humidité...) et l'attention qu'on lui porte. Il est important au préalable de prendre le temps d'observer en privilégiant les méthodes prophylactiques (préventives) et en s'interrogeant sur les raisons du développement des bio-agresseurs.

1.4. Des plantes réparatrices du sol


Mais au delà du pouvoir couvrant des plantes, c'est tout un raisonnement qu'il faut avoir pour protéger son sol !


Comme vu précédemment, les avantages sont nombreux à toujours mettre en place un couvert végétal sur son sol :

  • amélioration de l'état structural du sol en limitant le tassement, ainsi que l'érosion en hiver et lors des fortes pluies de printemps
  • limitation du lessivage de l'azote, améliorant ainsi la qualité des eaux
  • amélioration de l'activité biologique du sol ainsi que la biodiversité qui permet la régulation biologique de certains ravageurs. La propagation des maladies est aussi ralentie
  • fixation de l'azote atmosphérique grâce aux légumineuses qui sera restitué au sol par les parties mortes du couvert

depolluantes
Pour qu'un sol soit vivant il ne faut jamais qu'il soit nu !

Les actions sont multiples. D'une part, le système racinaire des plantes va permettre une aération du sol et apporter une structure fragmentée dans laquelle l'eau et l'air circulera plus facilement et sera davantage retenu. D'autre part, ces plantes vont favoriser la vie biologique. Elles attireront à la fois des insectes "aériens" mais également une faune plus ou moins souterraine (insectes, micro-organismes...) qui a son tour jouera un rôle clé !

  • fragmentation de la matière organique. Elle a pour effet d'augmenter considérablement la surface d'attaque des matières organiques par les bactéries et les champignons du sol
  • aération du sol (galerie...)
  • disponibilité des éléments minéraux. Les déjections des vers de terre sont très riches en potassium, en ammoniaque, en phosphore et en magnésium. Et en passant, par leur tube digestif, ces éléments sont mieux échangeables et mieux assimilables pour les plantes
  • lutte contre le lessivage
  • et bien d'autres !

La faune du sol est extrêmement nombreuse ! Bien que très variable d'une saison à l'autre ou d'un sol à l'autre, on peut estimer que son poids à l'hectare est en moyenne de 2.5 tonnes.
Dans certains sols, soit naturellement riches en matières organiques, soit enrichis en fumier, compost ou résidus de récoltes, ce poids atteint 5 tonnes à l'hectare et même davantage.



Vie et mort des sols par Lydia et Claude Bourguignon, micro-biologistes des sols ; Ministère de la Transition écologique ; https://www.youtube.com/embed/pcrrA-Am6oQ

Un sol vivant, c'est un sol qui vous le rendra bien !


Pour aller plus loin :

solvivantlogo
Lien vers: http://sol-vivant.fr/wp/docs/
Lien : http://sol-vivant.fr/wp/docs/
image Couverture_JardinerSolVivant.jpg (0.2MB)
Lien vers: http://jardinonssolvivant.fr/
Lien : http://jardinonssolvivant.fr/
Le rôle de la pédofaune
Lien : http://www.ecosociosystemes.fr/pedofaune.html

3. Favoriser les auxiliaires naturels en agriculture biologique

  • S'appuyer sur des fonctionnements naturels
La protection des cultures a longtemps été raisonnée au niveau de la plante ou de la parcelle agricole. Il apparaît désormais clairement que l'environnement des parcelles a un impact important sur la régulation naturelle des populations de ravageurs.

Cette prise en compte de la structure et des fonctions du paysage conduit à changer l'approche et l'échelle
de travail. Il s'agit de favoriser la dynamique et l'activité des auxiliaires naturellement présents, ce qui fait appel à
des notions d'agronomie mais surtout, à des concepts issus de l'écologie.

Ainsi, promouvoir la lutte biologique par conservation consiste à favoriser l'installation et le développement d'organismes auxiliaires indigènes naturellement présents dans l'environnement des cultures (insectes, acariens, araignées, mais aussi oiseaux, chauve-souris).
biodiversite
Comment faire ?
En maintenant ou en mettant en place au sein des exploitations, et de manière réfléchie, des dispositifs introduisant de la diversité végétale, base de toute chaîne alimentaire équilibrée, et des aménagements permettant d'offrir un gîte aux populations d'auxiliaires (souches, cavités, murets, strates herbacées, buissonnantes et arbustives).

Les pullulations de ravageurs surviennent dans les parcelles agricoles car ces milieux sont très simplifiés et perturbés par l'homme : monocultures, abords excessivement entretenusâ?¦ Par ses interventions, l'homme entretient cet état instable.

Le but est de rétablir des relations qui se rapprochent d'un agro-écosystème stable entre les plantes-hôtes, les phytophages et leurs ennemis naturels. La complexité des interactions garantit un certain équilibre : les ravageurs ne sont pas éliminés mais maintenus sous le seuil de nuisibilité économique, ce qui est l'objectif premier de la protection des cultures.

  • Avoir une stratégie écologique



Comment favoriser les auxiliaires de culture sur mon exploitation, Solagro, https://player.vimeo.com/video/175671531


Alex Franc : Lutte biologique par conservation, Solagro, https://player.vimeo.com/video/192150913


  • Accroître la biodiversité fonctionnelle

Il existe bon nombre de techniques et d'installation permettant d'accroître cette biodiversité fonctionnelle. Une plateforme d'échanges pour la mise en pratique de l'agroécologie a été mise en place par Solagro.
Il suffit de faire clique-droit sur la coccinelle et d'ouvrir le lien dans une nouvelle onglet !
image picto2.png (17.5kB)
Lien vers: http://www.osez-agroecologie.org/pratiques-agroecologiques?objectif_agro=44

  • Préserver la faune indigène
Il faut miser sur les espèces indigènes, c'est-à-dire les espèces originaires de la région et du territoire dans lequel on s'insère.

La diversité c'est :
  • Au niveau des espèces végétales
  • Au niveau de la structure végétale (mousse, touffe, plantes vivaces, arbustes, arbres...)
  • Au niveau des milieux de vie
Plusieurs milieux peuvent alors cohabiter : haie champêtre, massif arbustif, espace prairial, mare, tas de bois/pierre/compost, muret...
Tous constituent de petits habitats spécifiques pour des plantes et des animaux sauvages particuliers.

  • Protection technologique

tab2

  • Protection physique des cultures

Tab1



avousdejouer
Lien vers: https://goo.gl/forms/QOGAJ0zIQeP4NKmo2

Bravo! La formation est terminée!


1.3. Un effet couvre-sol :

Certaines plantes sont dotées d'un fort pouvoir couvrant, grâce à :
  • des feuilles denses
  • des tiges enchevêtrées
  • de nombreuses racines superficielles

Ces couverts végétaux contribuent à protéger la terre de l'érosion, du tassement et du lessivage. Et évidemment, ils empêchent ou limitent très fortement l'installation par semis des plantes spontanées. Cependant, ces plantes sont peu efficaces pour étouffer les adventices à racines vivaces (liseron, chiendent...).

Leur intérêt pour la faune est également important :
  • présence de fleurs attractives riche en pollen et en nectar (consoude ibérique)
  • le feuillage persistant et le réseau dense de racines abritent et protègent de nombreux animaux en hiver (insectes auxiliaires)

Aujourd'hui, il est donc quasi systématique d'alterner successivement des cultures annuelles et des cultures intermédiaires, de façon à ce que le sol soit toujours occupé par des plantes maîtrisées.

Le choix des espèces à implanter durant l'interculture est essentiel. Il dépend de la succession de cultures et du matériel disponible sur la ferme, ainsi que des objectifs et des contraintes de la période d'interculture. Ce choix se fera également en fonction du type de sol, du mode de destruction (physique ou chimique) et du prix des semences.

Les avantages sont nombreux :

  • limite le développement des adventices en permettant au sol d'être couvert toute l'année
  • améliore l'état structural du sol en limitant le tassement, ainsi que l'érosion en hiver et lors des fortes pluies de printemps
  • limite le lessivage de l'azote, améliorant ainsi la qualité des eaux
  • favorise l'activité biologique du sol ainsi que la biodiversité qui permet la régulation biologique de certains ravageurs. La propagation des maladies est aussi ralentie
  • sous forme de légumineuse, il peut permettre de fixer de l'azote atmosphérique et de le restituer grâce aux parties mortes du couvert.

Il est également envisageable de couvrir les espaces non cultivés ! Par exemple, les allées entre les planches de culture peuvent être enherbée. Le phénomène de tassement pourra être limité. De même, les talus, bordures, haies avoisinant les parcelles sont aussi concernées !

Quelques exemples de plantes couvre-sols :
  • Alchémille, consoude rampante, origan doré, petite pervenche...

1.2. Des plantes bio indicatrices :

Les plantes bio-indicatrices sont des plantes qui poussent spontanément et donnent des indications sur le sol.

Le sol est un énorme réservoir de graines. Ces graines ne germent pas tant que des conditions particulières ne sont pas réunies. Elles sont dites "en dormance".
Une fois les conditions particulières réunies, la levée de la dormance s'effectue : les graines germent.

  • Une plante ne se développe donc pas dans un lieu bien précis au hasard !

Les conditions particulières à la levée de la dormance des graines sont la géologie, le climat, l'hydrologie (le cycle de l'eau), l'environnement végétal et le sol.

Ce qui nous intéresse ici, c'est d'analyser le sol, et notamment :
  • sa structure (compact, aéré...)
  • sa texture (granulométrie des particules réparties en trois catégories argile, limon et sable)
  • son pH
  • les pratiques humaines présentes ou passées (sol labouré, piétiné...)
  • la vie des micro-organismes (bactéries, champignons), qui diffère si le milieu est aérobie (avec oxygène) ou anaérobie (sans oxygène).
textebacterie

ortie

  • Les plantes nitrophiles
Les plantes consommatrices d'azote ou de phosphore (lichen par exemple) dans l'eau ou le sol sont souvent le témoignage d'une activité agricole ou humaine, on les appelle les plantes anthropophiles ou euthropiques, c'est-à-dire qui résultent de l'activité humaine.
Quelques exemples de plantes :
  • Ortie, liserons, trèfle blanc, gaillet, mouron, pissenlits, chardons, laiterons, lamiers, chénopodes, arroche, peupliers, noyers

  • Les plantes fixatrices d'azote
Certaines plantes et arbres ont la capacité de stocker et de transformer l'azote de l'air dans le sol grâce à une relation symbiotique avec des bactéries rhizobium. Ils appartiennent souvent à la famille des fabacées
Quelques exemples de plantes :
  • Trèfle, luzerne, pois de Sibérie, faux indigo, baguenaudier, vesce, gesse, myrtille, rhododendron bruyère... haricots, mélilots, lentilles, lupins etc...
  • Acacia, Robinier faux acacia, Févier d'Amérique, Mimosa, Aulne, Olivier, Argousier, Houx

  • Les plantes nitritophiles
Hydromorphisme, saturation du sol en azote qui se transforme en nitrates puis en nitrites par oxydation. Sol asphyxié, qui se charge en aluminium et en fer. La réaction anaérobiose entraîne la libération d'ammoniac, qui crée une attirance pour les ions des métaux. L'acidification des sols est souvent inéluctable.
Ce sont souvent des zones humides à proximité des zones industrielles, des épandanges, des cultures de grands champs avec pesticides, ou sur des terres minières, granitiques ou volcaniques. Ces terres sont souvent polluées et perturbées.
Quelques exemples de plantes :
  • Sureau hièble, liseron des haies, ortie, consoude, laiteron des champs, lampourde, patience sauvage, saules, reine des prés, noyers, cotonnier ferreux, bruyère, myrtilles

  • Les plantes calcicoles (ph supérieur à 6.5)
Les plantes calcicoles se développent dans des sols calcaires et donc souvent rocheux ou à forte teneur en chaux.
Quelques exemples de plantes :
  • Vigne, cornouillier sanguin, primevère, calament officinal, euphorbe officinal, luonymus, clématite, crocus, safran, trèfle blanc...
trefleblanc

  • Les plantes acidiphiles (Ph inférieur à 6.5)
Les plantes qui supporte un sol acide sont les conifères en général. Les aiguilles de pins peuvent être utilisées pour acidifier les sols. Ã?vitez de pratiquer une acidification du sol car peu de plantes y poussent !
Quelques exemples de plantes :
  • Sapins, cyprès, fougères, citronniers (sécrétion de limonine, une huile essentielle citronnée)
  • Châtaignier, érable néguno, bouleau, viorne, épine vinette, framboisiers, myrtille, airelle, arbousier, genêt d'Espagne, chèvrefeuille, lierre (riche en saponine)


vronique

  • Les plantes acidiphiles et tolérantes à l'aluminium
Ces plantes sont des bioaccumulatrices d'aluminium, qui est un mécanisme d'adaptation dans les sols géologiquement chargés de ce minerais, très oxydants pour la majorité des plantes qui en meurent. Ce sont des plantes endémiques des sols acides de montagnes et des volcans.

Ces plantes comprennent souvent un mécanisme interne de détoxification de l'aluminium (expulsion de l'aluminium accumulé dans le sol et/ou transmis à des micro organismes fongiques). L'aluminium se combinera notamment avec un pigment bleu appelé delphinidine. Ce dernier est influencé par le pH du sol. les fleurs seront roses pâles à rouges vifs (pH basique), mauves ou bi color (pH neutre) ou bleues ciel à bleus francs (pH acide).
Quelques exemples de plantes :
  • Pulmonaire officinale, consoudes, hortensias, hydrangeas sp., myosotis, violette, aconit, delphinium, véronique...

  • Zinc, plomb, cadmium...
D'autres plantes sont capables quant à elles de stocker un large panel de métaux lourds. On parle de phytoremédiation. Elles peuvent donc jouer un rôle de détoxifiant des sols aux métaux lourds !
Quelques exemples de plantes :
  • Tabouret bleu, anthyllide vulnéraire, ibéris intermédiaire...

  • Les plantes neutrophiles (Ph neutre entre 5 et 7)
Les plantes neutrophiles ont une large tolérance de pH et poussent sur la majorité des sols neutres, à tendance acide ou basique. Leur présence permet d'apprécier la modération de l'acidité ou de l'alcalinité d'un sol.
Quelques exemples de plantes :
  • Mélique, brachypode des bois, sumac, rose des champs, sceau de salomon, lamier jaune, euphorbe des bois, fraisier sauvage, pâturin des bois, potentille des bois, petite pervenche bleue

  • Sol argileux
Arbres fruitiers communs, cerisier, pommier, frêne, tilleul, géranium, lys, narcisse, tournesol
  • Sol sableux
Achillée, camomille, sauge, mâche, cresson, acacia, lavande, coquelicot, origan, verveine, asperge, fenouil, carotte sauvage, salicorne
  • Sol rocailleux
Bruyères, thym, figuier, olivier, fougère, plantes grasses en général
Sol salin (bord de mer)
Cocotier, noni, palmier, salicorne, asperge aigüe, fenouil sauvage méditerranéen

Sources : Mon Jardin en permaculture ; Graines et plantes ; Permaforêt


Pour aller plus loin : Plantes bio-indicatrices de France, 2016
Lien : http://slideplayer.fr/slide/11153546/

1.1. Des concentrés de sels minéraux et d'azote :

Les racines de certaines plantes pénètrent profondément dans le sol. Cela leur permet de puiser dans ce dernier les minéraux qui sont lentement solubilisés par l'activité biologique, géologique et chimique. Les plantes font alors remonter vers la surface (dans leurs parties aériennes) ses éléments minéraux.

De la même manière, elles remontent les éléments lessivés dans le sol par l'eau de pluie.

Quelques exemples de plantes :

Certaines plantes concentrent dans leurs tissus des sels minéraux utiles pour la fertilisation où pour préparer des décoctions de plantes.

Quelques exemples de plantes :

La lutte bio et la lutte intégrée

Introduction

Aujourd'hui, les agriculteurs souhaitent produire plus et mieux tout en limitant leurs impacts sur leur territoire. Ainsi, pour réduire les effets sur l'environnement ou encore la santé, ces derniers se tournent vers la lutte intégrée et plus précisément la lutte biologique pour limiter la pression des ravageurs sur les cultures tout en réduisant l'usage des produits phytosanitaires.

Mais parler de « lutte biologique », c'est en premier lieu parler de relation entre les êtres vivants, c'est favoriser le prédateur naturel du ravageur pour le maintenir sous contrôle, et c'est aussi prévenir en associant et en tirant bénéfice des spécificités des plantes cultivées.

Face à un système complexe d'interactions naturelles et biologiques, il nous apparait alors nécessaire de démarrer la formation par cette plateforme wiki !



1. Qu'est ce que la lutte bio ?


La lutte biologique est l'ensemble des méthodes de protection des végétaux par l'utilisation de mécanismes naturels.

Cet ensemble vise à la protection des plantes par le recours aux mécanismes et interactions qui régissent les relations entre espèces dans le milieu naturel. Ainsi, le principe de cette lutte est fondé sur la gestion des équilibres des populations d'agresseurs plutôt que sur leur éradication.

On cherche alors à utiliser les prédateurs naturels (ou auxiliaires, espèces antagonistes, agents de lutte biologique) des ravageurs pour éliminer ces derniers, ou du moins, réduire leur nombre.

Dans certains cas, la lutte biologique peut s'appuyer sur des produits dits de " biocontrôle " qui se classent en 4 familles :

  • Les macro-organismes auxiliaires sont des invertébrés, insectes prédateurs entomophages (coccinelles, mirides), parasitoïdes (parasites vivant aux dépens d'un hôte qui meurt après leur développement de type micro-hyménoptères), acariens (Phytoseiulus persimilis) ou nématodes utilisés de façon raisonnée pour protéger les cultures contre les attaques des bio-agresseurs.


  • Les médiateurs chimiques comprennent les phéromones d'insectes et les kairomones. Ils permettent le suivi des vols et le contrôle des populations d'insectes ravageurs par le piégeage et la méthode de confusion sexuelle.

  • Les substances naturelles utilisées comme produits de biocontrôle sont composées de substances présentes dans le milieu naturel et peuvent être d'origine végétale, animale ou minérale (ex : décoctions, biopesticides...)


  • Les biostimulants ou "stimulateur de la vitalité des plantes" ne font pas partie de ces produits même si ceux-ci peuvent contribuer à améliorer l'état physiologique des plantes.
  • Enfin, dans la lutte contre les adventices il est possible de mettre en place une espèce plus combative qui occupera alors le milieu, au détriment du développement de l'espèce pathogène.

paracocci
Lien vers: http://www.loiret-nature-environnement.org/zero-pesticide/outils/expo-zero-pesticide.html

2. Qu'est ce que la LBCGH ?!

On peut également parler de Lutte Biologique par Conservation et Gestion des Habitats (LBCGH). Cette dernière se place dans une démarche de reconception de l'agroécosystème afin de mobiliser au maximum les processus de régulation naturelle. Elle se différencie de la lutte biologique par son caractère durable. En effet, le but est le maintien des auxiliaires naturellement présents et non leur ajout ponctuel.

La LBCGH se caractérise par la synergie entre deux approches : une régulation descendante « Top down » et une régulation ascendante « Bottom up » :

topdown.png
Lien vers: http://www.osez-agroecologie.org/lutte-biologique-par-conservation-et-gestion-des-habitats
tableauLBCGH
Lien vers: http://www.osez-agroecologie.org/lutte-biologique-par-conservation-et-gestion-des-habitats


Et la lutte intégrée alors ?!

La lutte biologique entre dans un cadre plus large, celui de la lutte intégrée qui associe tous les moyens de lutte disponibles :
  • biologique
  • mécanique ou physique (techniques de lutte dont le mode d'action primaire ne fait intervenir aucun processus biologique, biochimique ou toxicologique)
  • thermique
  • cultural
  • voire chimique...
Et qui vise non pas à éliminer totalement les ravageurs, mais à maintenir leur population en-dessous d'un seuil supportable économiquement parlant.


arbresolo

Un petit résumé en vidéo!



Auxiliaires et ravageurs en agroécologie - interview de Claude MUR





avousdejouer
Lien vers: https://goo.gl/forms/GPOCyzkwm2mm7dHG3
Cliquez-ici pour faire le quizz !


Ainsi, pour préserver l'environnement, la santé mais aussi réduire au maximum l'utilisation d'énergie fossile au sein de l'exploitation, la lutte biologique est un réel levier, qui mérite une attention toute particulière.

On regroupera sur ce wiki les méthodes et techniques transversales à la lutte biologique, mais aussi des éléments pour aller plus loin !
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